Se glisser sous la peau des mots — par Thierry Renard
Se glisser sous la peau des mots
à Annie-Roxane Maurer, pour mémoire
« Nue effacée ensommeillée Choisie sublime solitaire Profonde oblique matinale Fraîche nacrée ébouriffée Ravivée première régnante Coquette vive passionnée… » Paul Éluard, Poésie ininterrompue
Dorénavant, je n’oserai plus prononcer ton nom, et mon cri restera muet.
Et mon cri restera muet.
Tu avais su donner un peu de soleil à nos élans. Tu avais su rendre publique notre parole.
Tu avais su porter plus haut notre chant. Et aussi plus (...)
Bref retour à ce bel hommage — par Stéphane Padovani
Bref retour à ce bel hommage, qui m’a beaucoup touché. On peut n’avoir croisé une personne que deux fois pour ma part, peut-être trois, et s’en souvenir, étrangement, assez nettement. Se souvenir aussi de traits et de couleurs sur des couvertures. Il a des gens et des choses qui "empreintent"...
Je cite aussi Jean Michel Platier, parce que j’y adhère pleinement :
"...notre reconnaissance commune fut notre légitimation, source de soutiens indéfectibles et d’amitiés. C’est peu mais je reste persuadé que (...)
Maurer, Annie ! — par Jean-Michel Platier
Je me souviens d’elle. D’abord en tant que compagne de l’écrivain Valère Staraselski, que j’avais sollicité d’une dédicace avec mon ami Claude en 1989, pour le bicentenaire catastrophique orchestré par la majorité politique d’alors, un camp insane plongé déjà uniquement dans la « com » et l’abandon du peuple, mais que nous n’avions su alors déceler ; nous venions de Lyon pour la fête de L’Humanité. Mais c’était avant… J’ai dû rencontrer Annie peu de temps après que nous ayons monté à quelques-uns, avec Francis, (...)
Annie-Roxane Maurer, l’éclaireuse pudique — par Francis Vladimir
Annie-Roxane Maurer, l’éclaireuse pudique
Les premières fois où nous la vîmes, c’était aux balbutiements de Bérénice, petite maison d’édition indépendante, qui réunissait des individus animés d’idéaux et aux caractères si dissemblables. Nous étions essentiellement un groupe de mecs au-dessus de tout soupçon, cela va sans dire. Au mitan des années quatre-vingt-dix, soit à la toute fin du XXème siècle. C’était hier, déjà. Elle était peintre. Le temps a fait que nous mesurons, un peu plus aujourd’hui, qu’elle (...)
Roxane — par Marc Bouvet
Avec le bleu du sud écoutez la chanter Roxane
Avec le rouge du pauvre regardez la combattre
Roxane Avec le jaune au vert regardez la courir...
Annie, mon amie — par Régine Verdié
"Pour celui qui accepte de s’y consacrer et de lui dévouer les forces de sa sensibilité et de sa conscience, l’expérience esthétique est, de toutes les expériences humaines, la plus fidèle et la plus féconde : alors que toutes les autres s’affaiblissent et s’éteignent, nous laissant de plus en plus séparés et démunis, celle-là s’enrichit et s’avive inépuisablement". Gaétan PICON...
Poème à Annie Roxane Maurer — par Thierry Renard
Nous, enfants du chemin et de la liberté
à Valère Staraselski
« - Vous avez été, en effet, à plusieurs reprises, le symbole de l’espoir. » André Malraux, Les chênes qu’on abat..la distance le piège...
Roxane Maurer et le plaisir esthétique, une quête d’absolu — par Francis Vladimir
Annie était sensible aux citations. Elle aimait relever et retenir celles qui éclairaient son parcours d’artiste et participaient à sa formation. Sans être autodidacte elle n’en avait pas moins la manière c’est à dire une écoute et une ouverture constante à toutes les formes d’art dès lors que celui-ci se posait en réflexion
et en élaboration d’une pratique artistique avec une visée très haute, celle de ne pas se perdre et d’atteindre un public.
Elle n’avait pas d’apriori. Elle se gorgeait de tout. Elle absorbait à grande goulée.
Annie Roxane Maurer — par Françoise Rachmuhl
Je t’ai d’abord connue sous le nom d’Annie Maurer.
Tu travaillais aux Editions Bérénice en illustrant les couvertures de leurs livres.
Tu assistais à leurs réunions.
Tu restais dans ton coin, tu ne prenais pas la parole, mais tu étais là, attentive, sérieuse.
Plus tard je t’ai rencontrée au Café de la Mairie, dans la même pose, attentive et muette, venue soutenir Valère qui présentait un de ses livres.
Je suis allée voir plusieurs de tes expositions. J’aime tes toiles aux teintes discrètes, tes dessins aux traits un peu tremblés, aptes à traduire le repos comme le mouvement.
Annie Maurer : l’invincible étoile — par Jean-Michel Platier
Annie Maurer. 1995 et la création de l’association des éditions Bérénice ; un collectif, comme l’on disait à l’époque quand la politique a commencé sa lente et inexorable agonie. Une assoc. Loi 1901 avec la volonté de refonder l’art sous toutes ses formes, mais surtout par l’écrit, la langue. Annie peint. On la sollicite pour illustrer des premières de couvertures de romans, de livres de nouvelles collectives, de livres de poésie. Annie peint et donne. Des œuvres tranchées, tranchantes. Qui ne laissent jamais indifférents. Etonnamment violentes. Je n’oublie pas que j’ai dû imposer à l’amicale confrérie des apprentis poètes et romanciers que nous étions le tableau pour la sortie du livre de nouvelle L’Air du temps. Personne n’en voulait de ce buste humain écorché, dont on pouvait aisément deviner l’âme. Je l’ai imposé démocratiquement.