Roxane Maurer

Artiste peintre – 1960-2014

Myriam Baata — nièce de Roxane Maurer

TATIE ANNIE

Tu n’as pas eu d’enfants mais tu as été Mère. A ta façon, du mieux que tu as pu dans le contexte qui était le nôtre. Toujours à te soucier de Lacen et moi. A essayer de palier un vide parce que tu savais que c’était important.

Les souvenirs affluent depuis quelques jours. Des souvenirs qu’on croit oubliés avec le temps. Et pourtant...

Des images de Cormeille me reviennent... Je te vois sur le vélo avec Valère devant, les sacoches chargé de courses. Et puis, y’avaitles cueillettes de groseilles et de cerises suivi de la marmite de confiture. Les petits déjeuners avec le lait frais de chez Madame Dépati. Et la chasse au chocolat à Pâques, dans le jardin immense.

Je ne peux pas compter les mercredis passés avec toi. Il y avait toujours un musée à visiter, une expo à voir. L’officiel des spectacles à la main et c’était parti.

Tu m’as ouvert à la culture. Combien de fois, chez toi, j’ai écouté de la musique classique en regardant étrangement le Matisse accroché au mur. Il y a aussi les séjours dans ton atelier où tu m’as initié à la peinture, au fusain ou au pastel.
J’étais libre de toute création aussi médiocre soit elle. Me croiras-tu si je t’avoue que la boite de pastel que tu m’as donné alors que j’avais une dizaine d’année m’a suivi jusqu’aujourd’hui. Je la ressors de temps à autre avec Lyes.

Tu as fait de moi une amoureuse des livres. C’était un rituel de les voir arrivées emballés à Noël ou aux anniversaires. Cette tradition sera perpétuée, j’ai déjà commencé.

Ta dernière transmission aura été culinaire avec un retour à la nature, à l’essentiel. Derrière cela, il y avait ton combat, une vraieleçon de vie.

C’est dans des moments comme aujourd’hui, on se rend compte comme le temps passe vite, qu’on aurait pu ou qu’on aurait dû faire plein de choses afin de profiter ensemble de la vie. C’est ainsi...

C’est avec nostalgie que je te dis au revoir en te remerciant des nombreux conseils que j’ai eu jusqu’à notre dernière conversation. Jusqu’à la fin tu auras été comme une Mère.