Roxane Maurer

Artiste peintre – 1960-2014

Témoignages

Lettre à Annie — par Bernard Giusti

Lettre à Annie
La première fois que je t’ai rencontrée, je venais de faire connaissance avec le collectif Bérénice. Lors d’une réunion, je découvris une belle jeune femme, réservée, élégante, et d’une distinction naturelle qui ne me laissait pas indifférent. Sans doute fut-ce le réflexe émotif de l’enfant élevé dans les campagnes profondes qui, de temps à autre, très rarement, voyait surgir dans son univers une « belle dame de la ville »...

Bientôt le 26 — par Chantal Portillo

Elle était belle, silencieuse, d’une blondeur un peu grave, impressionnante pour le tourbillon du sud que je suis. J’admirais l’artiste dont je connaissais les dessins, peintures et couvertures de livres. Nous étions souvent assises côte à côte, en silence, ou à la même table, en silence. Ce silence en elle au milieu de notre groupe d’écrivains. Si je connaissais l’oeuvre, je connaissais peu la femme. Mais il en est ainsi des histoires d’amitié, plus belles que celles des romans. Au creux de la nuit, au creux de la souffrance, se noue une intimité sans fard que rien ne peut rompre.

Roxane, ma sœur... — par Christian Rome

La première fois que je te vois.
Tu es assise au fond d’un canapé, les bras croisés, tu as l’air d’une étudiante, attentive, discrète. Je découvre un visage aux courbes douces, des cheveux blonds mi- courts, un regard d’un bleu transparent empli de bienveillance.
Autour de toi, un petit groupe d’hommes et une seule femme. Ils s’agitent, palabrent, argumentent avec passion sur la littérature, l’art, la politique. C’est une réunion du Collectif Bérénice, une maison d’édition associative composée de membres qui croient dur comme fer à la culture comme moyen de résistance à l’aliénation et considèrent la littérature et l’art comme un outil d’émancipation de l’homme...

Poème à Annie Roxane Maurer — par Thierry Renard

« Nue effacée ensommeillée

Choisie sublime solitaire

Profonde oblique matinale

Fraîche nacrée ébouriffée

Ravivée première régnante

Coquette vive passionnée... »

Paul Éluard, Poésie ininterrompue

À Roxane Maurer — par Jehan Van Langhenhoven

L’impudeur est une vertu lorsqu’elle permet de brusquer le mouvement. Soyons impudiques ; c’est le privilège des hommes pressés. Jo Populo/position 46

Il existe des entraves têtues et c’est alors du grand secret de l’être dont il s’agit. Vous ne serez pas peintre. Nous eûmes cette conversation et ce fut à Cordes sur ciel en juin 2004 lors de la rétrospective Aline Gagnaire. Pourquoi ? Mystère. Qu’importe, nullement amère, vous ferez en conséquence de l’image. Sous toutes ses faces et coutures. Aussi, album de vie, ai-je aujourd’hui à foison des images de vous Vive.

Ce 26 juin de cette année là — par Valère Staraselski

Le témoignage de Valère Staraselski pour Roxane Maurer décédée le 26 juin 2014 - Annie. Pardon. Roxane ! Oui, car finalement tu t’es choisi ce prénom pour affirmer ce que tu voulais être, ce que tu as fini par devenir : une artiste. C’est un fait suffisamment remarquable pour que l’on spécifie qu’il ne s’agit nullement d’une coquetterie...Valérie dit, elle, une grande artiste. Pour ma part, je sais que tu étais une véritable artiste car tu n’as jamais cessé de chercher...

Francis Vladimir — poète et ami de Roxane Maurer

Il y a des personnes qui sont des lumières,
des clartés : elles font lever les yeux.
Quand on les regarde,
c’est comme une invitation à se redresser,
à quitter les positions assises de l’habitude,
à suivre leurs traces pour devenir soi-même
dans le total épanouissement des beautés cachées en nous.

Myriam Baata — nièce de Roxane Maurer

Tu n’as pas eu d’enfants mais tu as été Mère. A ta façon, du mieux que tu as pu dans le contexte qui était le nôtre. Toujours à te soucier de Lacen et moi. A essayer de palier un vide parce que tu savais que c’était important.

Laurent Maurer — frère de Roxane Maurer

Annie, je l’ai rencontrée quand elle avait 5 ans et demi.

Annie m’a connu plus tôt quand j’étais dans le ventre de notre mère.

Dans l’enfance, Annie, je la voyais comme la grande sœur studieuse, vous savez, la fille blonde à lunettes, au premier rang et bonne élève . A cette époque, ce n’est pas Annie que je suivais pour aller faire des bêtises.

Thierry Renard — poète éditeur et ami de Roxane Maurer

Sa disparition est pour moi plus que douloureuse, Annie fut d’abord une amie, une amie proche, puis une amie artiste, une amie artiste avec qui j’ai eu la chance de partager des projets poétiques et visuels à de nombreuses reprises.